Arthur Ténor Le livre dont vous êtes la victime - Sujet non corrigé
Publié le 21/01/2020
Extrait du document
Arthur Ténor
Le livre dont vous êtes la victime Éditions Pocket jeunesse, 2004
Alex, un adolescent sans histoire, entre un jour dans une librairie sinistre. Un livre à la couverture d’argent l'attire comme un aimant. Le libraire lui offre le livre.
Le soir venu, sitôt son dîner avalé, Alex s’enferme dans sa chambre. Il met un peu d’ordre dans ses affaires, puis prépare son sac pour le lendemain, tout cela sans cesser une seconde de penser au cadeau du libraire.
Depuis qu’il est entré en possession de ce recueil de nouvelles, son désir de s’y plonger n’a fait que croître, au point d’occulter1 une autre obsession, prénommée Camille. Son sourire était étincelant, son charme ensorcelant. À croire qu’elle faisait tout pour le séduire. Alex hausse les épaules à cette idée invraisemblable. Il soupire, se regarde dans le miroir de son armoire et se dit : « Après tout, pourquoi pas ? ». Aussitôt, une boule d’angoisse lui noue l’estomac ; il n’est pas très à l’aise avec les filles. C’est un garçon courageux, sportif, à l’occasion casse-cou, mais un piètre2 séducteur !
Il s’empare du recueil posé sur son bureau, saute sur son lit et s’installe confortablement. Il pousse un soupir d’aise. Héros et hurlements, lit-il sur la couverture noire. Un titre qui sonne comme celui d’un film d’horreur de série Z. La première nouvelle s’intitule : Les yeux du pendu. Probablement une nullité crétinissime. « Juste trois lignes et je te balance », pense-t-il.
« Dans trois lignes, mon garçon, tu seras vert de peur, lit-il avec stupéfaction, car l’histoire que je m’apprête à te raconter a de quoi te congeler le sang. Mais avant, il faudrait créer l’ambiance ; il y a trop de lumière ici. »
Brusquement, sa lampe de chevet s’éteint, plongeant la chambre dans la pénombre. Il frissonne jusqu’à la racine des cheveux. Pétrifié, il regarde le crépuscule3 par la fenêtre. Un éclat de voix le fait sursauter.
— Alex ! Je ne trouve pas la lampe électrique ! Alex !
— Heu, oui m’man ? (L’émotion étrangle sa voix. Il prend sa respiration et lance avec plus d’énergie) C’est moi qui l’ai !
«
ROMAN • SUJET 1
Il récupère une lampe de poche dans un placard et sort dans le couloir
30 où sa mère l'attend :
-Ah, bien ! Merci, mon chéri.
-Les plombs ont dû sauter, dit-il.
-Je crois plutôt que ça vient de l'EDF.
Il n'y a plus de lumière dans
la rue.
Je vais allumer des bougies.
Tu en veux une?
35 -Non, merci,-j'ai ce qu'il faut.
C'est à la flamme vacillante d'une bougie-Père Noël qu'il replonge
dans Les yeux du pendu.
1.
Occulter : faire oublier.
2.
Piètre : médiocre, mauvais.
3.
Crépuscule : tombée de la nuit.
• Questions (15 points)
..,.
1.
Donnez un titre à ce texte.
Justifiez-le.
(2 points)
t:> 2.
Relever quatre détails qui créent une atmosphère inquiétante pour le
personnage.
(2 points)
..,.
3.
a) Quelle est la classe (ou la nature) grammaticale de «brusque
ment» (ligne 23) ?
b) Donnez-en un synonyme.
(2 points)
..,.
4.
« invraisemblable » (ligne 8) :
a) Quelle est la composition (ou la construction) de ce mot?·
b) Donnez deux mots de la même famille.
(2 points)
..,.
5.
Expliquer l'expression« il pousse un soupir d'aise» (lignel4).
(1 point)··
..,.
6.
Pour chacun des mots ou expression ci-dessous, quelle proposition
correspond le·mieux au sens· du texte ? .
Écrivez la bonne réponse sur votre copie.
(2points) .
a)« a de quoi te congeler le sang» (lignes 20-21) :
-va te donner froid
-va te plaire
-va te faire peur
b) « pétrifié » (ligne 24) :
-étonné
-horrifié
-agacé.
»
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