Devoir de Philosophie

Alphonse de Lamartine Graziella - Sujet non corrigé

Publié le 21/01/2020

Extrait du document

lamartine

Alphonse de Lamartine

Graziella

1852

Le narrateur et un de ses amis, le lendemain d’une violente tempête, accompagnent sur le rivage une famille de modestes pêcheurs...

Le pêcheur et sa femme nous précédaient de quelques marches ; Graziella, tenant un de ses petits frères par la main et portant l’autre sur le bras, venait après. Nous suivions derrière, en silence. Au dernier détour d’une des rampes, d’où l’on voit les écueils que l’arête d’un rocher nous empêchait d’apercevoir encore, nous entendîmes un cri de douleur s’échapper à la fois de la bouche du pêcheur et de celle de sa femme. Nous les vîmes élever leurs bras nus au ciel, se tordre les mains comme dans les convulsions du désespoir, se frapper du poing le front et les yeux et s’arracher des touffes de cheveux blancs, que le vent emportait en tournoyant contre les rochers. [...]

Nous contemplions cette scène de désespoir du haut du dernier petit promontoire1, sans avoir la force ni d’avancer ni de reculer. La barque, amarrée au rocher, mais qui n’avait point d’ancre à la poupe pour la contenir, avait été soulevée pendant la nuit par les lames et mise en pièces contre les pointes des écueils qui devaient la protéger. La moitié du pauvre esquif2 tenait encore par la corde au roc où nous l’avions fixé la veille. Il se débattait avec un bruit sinistre comme des voix d’hommes en perdition qui s’éteignent dans un gémissement rauque et désespéré.

Les autres parties de la coque, la poupe, le mât, les membrures3, les planches peintes, étaient semés çà et là sur la grève, semblables aux membres des cadavres déchirés par les loups après un combat. Quand nous arrivâmes sur la plage, le vieux pêcheur était occupé à courir d’un de ces débris à l’autre. Il les relevait, il les regardait d’un œil sec, puis il les laissait retomber à ses pieds pour aller plus loin. Graziella pleurait, assise à terre, la tête dans son tablier. Les enfants, leurs jambes nues dans la mer, couraient en criant après les débris des planches, qu’ils s’efforçaient de diriger vers le rivage.

Quant à la vieille femme, elle ne cessait de gémir et de parler en gémissant. Nous ne saisissions que des accents confus et des lambeaux de plaintes qui déchiraient l’air et qui fendaient le cœur : « O mer féroce ! mer sourde ! mer pire que les démons de l’enfer ! mer sans cœur et sans 30 honneur ! » criait-elle avec des vocabulaires d’injures, en montrant le

poing fermé aux flots, « pourquoi ne nous as-tu pas pris nous-mêmes ? Nous tous ? Puisque tu nous as pris notre gagne-pain ? Tiens ! Tiens ! Tiens ! Prends-moi du moins en morceaux, puisque tu ne m’as pas prise tout entière ! »

1. Promontoire : cap élevé s'avançant dans la mer.

2. Esquif: petite embarcation.

3. Membrures : parties constituant un ensemble.

■ Questions (15 points)

I. PERSONNAGES ET DÉCOR 4,S POINTS

1. À quel endroit se passe la scène ? Relevez un champ lexical qui justifiera votre réponse. (1,5point)

2. a) Quels sont les personnages du texte qui agissent ou se manifestent directement ? (1 point)

b) Quels sont ceux qui assistent à la scène ? (0,5 point)

3. « nous entendîmes » (ligne 5) : quel est ce temps ? Justifiez son emploi. (0,5point)

4. si r on ne lit que le premier paragraphe, que peut-on imaginer comme catastrophe ? (0,5point)

5. Le narrateur est-il présent dans la scène ? Si oui, relevez les marques de l’énonciation qui le prouvent. (0,5point)

II. UN ACCIDENT MALHEUREUX 4 POINTS

6. « La moitié du pauvre esquif tenait encore par la corde au roc où nous l’avions fixé la veille. » (lignes 14-15). Donnez le mode, le temps et la valeur du temps de chaque verbe de la phrase. (2points)

7. Relevez dans les deuxième et troisième paragraphes du texte deux comparaisons évoquant l’état de l’embarcation qui la font ressembler à un être humain. Soulignez les mots habituellement employés pour les humains. (1 point)

8. Dans le dernier paragraphe, (lignes 26 à 34) par quel nom la barque est-elle désignée cette fois-ci ? Pourquoi ? (1 point)

lamartine

« ROMAN • SUJET 1 sourde ! mer pire que les démons de l'enfer ! mer sans cœur et sans 30 honneur! » criait-elle avec des vocabulaires d'injures, en montrant le poing fermé aux flors, « pourquoi ne nous as-tu pas pris nous-mêmes ? Nous tous? Puisque tu nous as pris notre gagne-pain? Tiens! Tiens! Tiens! Prends-moi du moins en morceaux, puisque tu ne m'as pas prise tout entière! » 1.

Promontoire: cap élevé s'avançant dans la mer.

2.

Esquif: petite embarcation.

3.

Membrures : parties constituant un ensemble.

• Questions (15 points) 1.

PERSONNAGES ET DÉCOR 4,5 POINTS 11'" 1.

À quel endroit se passe la scène? Relevez un champ lexical qui justi­ fiera votre réponse.

(1,5 point) Il'" 2.

a) Quels sont les personnages du texte qui agissent ou se manifestent directement ? (1 point) b} Quels sont ceux qui assistent à la scène ? (0,5 point) Il'" 3.

« nous entendîmes » (ligne 5) : quel est ce temps ? Justifiez son emploi.

(0,5 point) Il'" 4.

Si l'on ne lit que le premier paragraphe; que peut-on imaginer comme catastrophe ? (0,5 point) Il'" 5.

Le narrateur est-il présent dans la scène ? Si oui, relevez les marques de !'énonciation qui le prouvent.

(0,5 point) 11.

UN ACCIDENT MALHEUREUX 4 POINTS Il'" 6.

« La moitié du pauvre esquif tenait encore par la corde au roc où nous l'avions fixé la veille.>> (lignes 14-15).

Donnez le mode, le temps et la valeur du temps de chaque verbe de la phrase.

(2 points) Il'" 7.

Relevez dans les deuxième et troisième paragraphes du texte deux comparaisons évoquant l'état del' embarcation qui la font ressembler à un être humain.

Soulignez les mots habituellement employés pour les humains.

(1 point) ...

8.

Dans le dernier paragraphe, (lignes 26 à 34) par quel nom la barque est-elle désignée cette fois-ci ? Pourquoi ? (1 point). »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles