acharné.
Publié le 29/10/2013
Extrait du document
«
regrettait
rien.Peut-être, pourtant,s'ilavait dûrecommencer l'affaire,n'yaurait-il pointmêlé
sa femme carlesfemmes s'effarent toutdesuite, lasienne luiéchappait, parcequ'illuiavait
mis aux épaules unpoids troplourd.
Ilserait restélemaître, enne descendant pasavec elle
jusqu'à lacamaraderie terrifiéeetquerelleuse ducrime.
Mais leschoses étaient ainsi,ilfallait s'yaccommoder d'autantplusqu'il devait faireun
véritable effortpoursereplacer dansl'état d'esprit oùilétait, lorsque, aprèsl'aveu, ilavait jugé
le meurtre nécessaire àsa vie.
S'iln'avait pastuél'homme, illui semblait alorsqu'iln'aurait pas
pu vivre.
Aujourd'hui quesaflamme jalouseétaitmorte, qu'iln'en retrouvait pasl'intolérable brûlure,
envahi d'unengourdissement, commesile sang deson cœur sefût épaissi detout lesang
versé, cettenécessité dumeurtre neluiapparaissait plussiévidente.
Ilen arrivait àse
demander sicela valait vraiment lapeine detuer.
Cen'était, d'ailleurs, pasmême unrepentir,
une désillusion auplus, l'idée qu'on faitsouvent deschoses inavouables pourêtreheureux,
sans ledevenir davantage.
Lui,sibavard, tombait àde longs silences, àdes réflexions confuses,
d'où ilsortait plussombre.
Touslesjours, àprésent, pouréviter aprèslesrepas derester faceà
face avec safemme, ilmontait surlamarquise, allaits'asseoir enhaut dupignon et,dans les
souffles dularge, bercé devagues rêveries, ilfumait despipes, enregardant, par-dessus laville,
les paquebots seperdre àl'horizon, verslesmers lointaines.
Un soir, Roubaud eutunréveil desajalousie farouche d'autrefois.
Commeilétait alléchercher
Jacques audépôt, etqu'il leramenait prendrechezluiun petit verre, ilrencontra, descendant
l'escalier, HenriDauvergne, leconducteur-chef.
Celui-ciparuttroublé, expliqua qu'ilvenait de
voir Mme Roubaud, pourunecommission dontl'avaient chargésessœurs.
Lavérité étaitque,
depuis quelque temps,ilpoursuivait Séverine,dansl'espoir delavaincre.
Dès laporte, lesous-chef apostropha violemment safemme.
« Qu'est-il encoremontéfairecelui-là ? Tusais qu'il m'embête !
– Mais, monami,c'est pour undessin debroderie…
– De labroderie, onluien fichera ! Est-cequetume crois assez bêtepour nepas comprendre
ce qu'il vient chercher ici ?…Ettoi, prends garde ! »Ilmarchait surelle, lespoings serrés, etelle
reculait, touteblanche, étonnéedel'éclat decet emportement, danslacalme indifférence où
ils vivaient l'unetl'autre.
Maisils'apaisait déjà,ils'adressait àson compagnon.
« C'est vrai,desgaillards quitombent dansunménage, avecl'airdecroire quelafemme vatout
de suite sejeter àleur tête, etque lemari, trèshonoré, fermera lesyeux !
Moi, çame fait bouillir lesang… Voyez-vous, dansuncas pareil, j'étranglerais mafemme, oh !
du coup ! Etque cepetit monsieur n'yrevienne pas,oujelui règle sonaffaire…
N'est-ce pas ?c'estdégoûtant.
»Jacques, trèsgêné delascène, nesavait quelle contenance
tenir.
Était-ce pourlui,cette exagération decolère ? lemari voulait-il luidonner un
avertissement ? Ilse rassura, lorsquecedernier repritd'une voixgaie.
« Grande bête,jesais bien quetuleflanquerais toi-mêmeàla porte.
Va,donne-nous des
verres, trinque avecnous.
»Iltapait surl'épaule deJacques, etSéverine, remiseelleaussi,
souriait auxdeux hommes.
Puis,ilsburent ensemble, ilspassèrent uneheure trèsdouce.
Ce fut ainsi queRoubaud rapprocha safemme etlecamarade, d'unairdebonne amitié, sans
paraître songerauxsuites possibles.
Cettequestion delajalousie devintjustement lacause
d'une intimité plusétroite, detoute unetendresse secrète,resserrée deconfidences, entre
Jacques etSéverine carcelui-ci, l'ayantrevue,lesurlendemain, laplaignit d'avoirétési
brutalement traitée tandisqu'elle, lesyeux noyés, confessait, parledébordement involontaire
de ses plaintes, combien peuelleavait trouvé debonheur danssonménage.
Dèscemoment, ils
eurent unsujet deconversation àeux seuls, unecomplicité d'amitié,oùilsfinissaient par
s'entendre surunsigne.
Achaque visite,ill'interrogeait d'unregard, poursavoir sielle n'avait
eu aucun sujetnouveau detristesse.
Ellerépondait demême, d'unsimple mouvement des.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Celle-ci le récit de l'extermination de sa famille et celui-là le fait d'être né d'un antisémite acharné qu'il admettait répréhensiblement aimer. Élizabeth Filion, le Fils de la légende
- REUBELL, Jean-François (1747-1807) Cet avocat alsacien, député aux Etats généraux, puis membre de la Convention, siège avec la Montagne et se montre un adversaire acharné des royalistes et des prêtres réfractaires.
- MARIE DE BOURGOGNE (1457-1482) Fille unique de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, et héritière à vingt et un ans des vastes Etats de son père, elle doit mener contre Louis XI, acharné à sa perte, une guerre sans merci et faire face à la révolte de ses sujets.
- MARIE DE BOURGOGNE (1457-1482) Fille unique de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, et héritière à vingt et un ans des vastes Etats de son père, elle doit mener contre Louis XI, acharné à sa perte, une guerre sans merci et faire face à la révolte de ses sujets.
- REUBELL, Jean-François (1747-1807) Cet avocat alsacien, député aux Etats généraux, puis membre de la Convention, siège avec la Montagne et se montre un adversaire acharné des royalistes et des prêtres réfractaires.