46.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
— Vous
voulezmefaire croire qu’ilpeut accomplir desmiracles ?
— Certainement.
S’ilsetrouve queCompor estunagent delaSeconde Fondation etqu’il saitcontrôler les
esprits ; s’ilpeut liredans levôtre oulemien, même àdistance depuisunautre astronef ; s’ilest capable
d’influencer toutunposte dedouane pourlefranchir sanscoup férir ; s’ilpeut atterrir pardégravité sanspour
autant qu’une patrouille douanière nesevexe d’une telleméfiance àl’égard desfaisceaux deguidage ; s’ilpeut
influer surl’esprit desgens pour lesempêcher depénétrer dansunédifice oùilne désire paslesvoir entrer...
« Par toutes lesétoiles, poursuivit Trevize,l’airvisiblement chagriné,jepeux même remonter leprocessus
jusqu’à l’époque denotre diplôme : c’estvraiquejene l’ai pas accompagné lorsdeson voyage.
Jeme rappelle
que jen’avais paseuenvie delesuivre.
N’était-ce passous l’effet deson influence ? Illui fallait êtreseul.
Où
allait-il enréalité ? »
Pelorat repoussa lesassiettes devantlui,comme s’ilvoulait sedégager unespace pouravoir delaplace pour
réfléchir.
Cefut apparemment lesigne qu’attendait lerobot-serveur – une desserteautomotrice quivint
s’arrêter lelong deleur table, attendant qu’ilsdéposent assiettesetcouverts.
Quand ilsfurent denouveau seuls,Pelorat dit :« Mais c’estfou ! Tout cequi nous estarrivé aurait fortbien
pu seproduire naturellement.
Unefoisque vous vousêtesmisdans latête quequelqu’un contrôleles
événements, vouspouvez absolument toutinterpréter danscesens etfinir parneplus trouver nullepartla
moindre certitude raisonnable.
Allons,vieuxcompagnon, toutcecimeparaît biencontourné etsurtout, affaire
d’interprétation.
Necédez pasàla paranoïa.
— Je nevoudrais pasnon plus céder àla facilité.
— Eh bien,examinons toutcelalogiquement.
Supposonsqu’ilsoiteffectivement unagent delaSeconde
Fondation.
Pourquoicourrait-il lerisque d’éveiller nossoupçons enmaintenant désertl’office dutourisme ?
Qu’a-t-il révélédesiimportant quelaproximité touterelative dequelques personnes – par ailleursabsorbées
par leurs propres préoccupations – pût faireunequelconque différence ?
— Il ya une réponse facileàcela, Janov : c’estqu’ilaiteubesoin d’examiner deprès notre esprit etpour ce
faire, ilne lui fallait aucune interférence.
Pasdeparasites.
Aucunrisquedeconfusion.
— Là encore, pureinterprétation devotre part.Qu’yavait-il desiimportant danssaconversation avecnous ?
On pourrait fortbien supposer – comme lui-mêmel’ad’ailleurs souligné – qu’il auniquement cherchéànous
rencontrer pours’expliquer deses actes, s’enexcuser etnous prévenir desennuis quirisquaient denous
attendre.
Pourquoi vouloirchercher plusloin ? »
Le petit tiroir depaiement encastrédansl’épaisseur delatable s’éclaira avecdiscrétion tandisquelemontant
de leur addition s’yaffichait enchiffres clignotants.
Trevizesortitdesous saceinture lacarte decrédit marquée
à l’empreinte delaFondation quiétait valable n’importe oùdans laGalaxie – du moinspartout oùétait
susceptible deserendre uncitoyen delaFondation.
Ill’inséra danslafente idoine.
Ilfallut quelques instants
pour ques’opère latransaction etTrevize (avecsaprudence innée)envérifia lesolde avant delaremettre dans
sa poche.
Il jeta uncoup d’œil alentour, minederien, pour s’assurer qu’aucun intérêtdéplacé neselisait surlevisage
des quelques clientsencore présents danslasalle et,rassuré, ilrépondit àPelorat : « Pourquoi chercherplus
loin ? Pourquoi ? Parcequ’iln’apas parlé quedeça.
Ilaparlé aussidelaTerre.
Ilnous adit que c’était une
planète mortepuisnous ainstamment poussésànous rendre surComporellon.
Est-cequenous allons lefaire ?
— C’est unechose quej’avais envisagée, Golan,admitPelorat.
— De partir d’ici,comme ça ?
— On pourrait toujours revenir,unefoisvérifié lesecteur deSirius.
— L’idée nevous apas effleuré quel’unique proposdecette rencontre pouvaitbienêtredenous éloigner de
Seychelle ennous envoyant ailleurs ?N’importe où,ailleurs qu’ici ?
— Mais pourquoi ?
— Je l’ignore.
Écoutez : ilsescomptaient nousvoiraller àTrantor.
C’étaitceque vous aviez initialement
décidé defaire etilest possible qu’ilsaientcompté là-dessus.
Maisj’aimis lapagaille dansleurs plans en
insistant pourqu’on ailleàSeychelle quiétait ledernier endroitoùilsvoulaient nousvoirdébarquer, tantetsi
bien qu’ils fonttout àprésent pournous fairedéguerpir d’ici. »
Pelorat avaitl’airpour lemoins mécontent : « MaisGolan,cene sont làque desphrases.
Pourquoi diantrene
voudraient-ils pasdenous àSeychelle ?
— Je n’ensaisrien, Janov.
Maispourmoi,çame suffit desavoir qu’ilsnenous veulent pas :jereste.
Etjen’ai
pas l’intention debouger d’ici.
— Mais...
mais...Écoutez, Golan,sila Seconde Fondation voulaitnousvoirpartir, nelui suffirait-il pas
d’influer surnotre esprit pournous ensuggérer l’envie ?Pourquoi sefatiguer àvouloir nousraisonner ?
— Vous faitesbiendesoulever laquestion : n’est-cepasjustement cequ’ils ontfaitdans votre cas,
professeur ? » etles yeux deTrevize s’étrécirent, devenussoudainsoupçonneux.
« N’avez-vous pasenvie de
partir ? » Pelorat leregarda, pourlemoins surpris : « Çameparaît simplement uneidée assez logique.
— Normal ! Sivous avezsubileursuggestion...
— Mais jen’ai rien subi dutout....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓