3 La grande salle d'audience de Pi-Ramsès était l'une des merveilles de l'Egypte.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
aux
papyrus déroulés.
Dansunangle delapièce, unestatue endiorite représentait Séthi,assissurson trône, les
yeux levés versl’au-delà.
Ramsès avaitréuni unconseil restreint, quiselimitait àAméni, sonami etfidèle secrétaire particulier, à
son frère aînéChénar etàAcha.
Le teint pâle, lesmains longues etfines, petit,fluet,maigre etpresque chauveàvingt-quatre ans,Améni
avait vouésonexistence àservir Ramsès.
Inapteàtoute pratique sportive, ledos fragile, Améniétaitun
travailleur infatigable.
Jouretnuit àson bureau, ildormait peuetassimilait davantage dedossiers enune heure
que sonéquipe describes, pourtant qualifiée, enune semaine.
Porte-sandales deRamsès, Améniauraitpu
prétendre àn’importe quelposte ministériel, maisilpréférait resterdansl’ombre dePharaon.
— Les magiciens ontfaitlenécessaire, indiqua-t-il.
Ilsont fabriqué desstatuettes decire, àl’image des
Asiatiques etdes Hittites, etles ont jetées danslefeu.
Deplus, ilsont inscrit leursnoms surdes vases etdes
coupes enterre cuite, etles ont brisées.
J’airecommandé depratiquer chaquejourlemême ritejusqu’au départ
de notre armée.
Chénar haussalesépaules.
Lefrère aînédeRamsès, trapuetenveloppé, avaitunvisage rond,lunaire, et
des joues rebondies.
Leslèvres épaisses etgourmandes, depetits yeuxmarron, lavoix onctueuse etflottante, il
avait raséuncollier debarbe qu’ilavait laissé pousser pourporter ledeuil deson père Séthi.
— Ne comptons passurlamagie, recommanda-t-il.
Moi,ministre desAffaires étrangères, jepropose de
révoquer nosambassadeurs enSyrie, enAmourrou eten Palestine.
Cesont descloportes quiont étéincapables
de voir latoile d’araignée quelesHittites onttissée dansnosprotectorats.
— C’est déjàfait,révéla Améni.
— On aurait pum’en parler, rétorqua Chénar,vexé.
— C’est fait,voilà l’essentiel.
Indifférent àcette joute oratoire, Ramsèsposal’index surunpoint précis delagrande cartedéroulée surla
table enacacia.
— Les garnisons delafrontière duNord-Ouest sont-ellesenétat d’alerte ?
— Oui, Majesté, répondit Acha.NulLibyen nelatraversera.
Fils unique d’unefamille nobleetriche, Achaétaitl’aristocrate parexcellence.
Élégant,raffiné,arbitredes
modes, levisage allongé etfin, lesyeux pétillants, leregard quelque peudédaigneux, ilparlait plusieurs langues
étrangères etse passionnait pourlesrelations internationales.
— Nos patrouilles contrôlentlabande côtière libyenne etlazone désertique àl’ouest duDelta.
Nos
forteresses sontenétat d’alerte etcontiendraient sanspeine uneattaque quisemble improbable.
Aucunguerrier
n’est capable, àl’heure actuelle, defédérer lestribus libyennes.
— Hypothèse oucertitude ?
— Certitude.
— Enfin uneinformation rassurante !
— C’est laseule, Majesté.
Mesagents viennent deme faire parvenir lesappels ausecours desmaires de
Megiddo, pointd’arrivée descaravanes, deDamas etdes ports phéniciens, destinationdenombreux navires
marchands.
Lesraids hittites etladéstabilisation delarégion perturbent déjàlestransactions commerciales.
Si
nous n’intervenons pastrès vite, lesHittites nousisoleront denos partenaires avantdeles anéantir.
Lemonde
que Séthi etses ancêtres avaientédifiéseradétruit.
— Penses-tu, Acha,quejen’en soispasconscient ?
— Prend-on jamaisassezconscience d’undanger demort, Majesté ?
— A-t-on vraiment utilisétoutes lesressources deladiplomatie ? demandaAméni.
— La population d’unebourgade aété massacrée, rappelaRamsès ; aprèsunetelle horreur, dequelle
diplomatie pourrait-on user ?
— La guerre feradesmilliers demorts.
— Améni proposerait-il unecapitulation ? interrogeaChénar,l’airnarquois.
Le secrétaire particulier duroi serra lespoings.
— Retirez votrequestion, Chénar.
— Seriez-vous enfinprêtàvous battre, Améni ?.
»
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