26 La tempête devint vite plus lourde, avec de longues respirations qui faisaient frémir la colline et la forêt tout entière.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
— Au
printemps, jedonnerai unegrande réception.
J’inviteraitouteslesamies dema
mère.
Pasune n’aune pareille décoration.
Ellessontcapables d’enlancer lamode.
— Un jour,tupourras lesinviter, tespimbêches.
Ellesenbaveront devantnosterres !
La lueur delalampe, lerougeoiement dufoyer etlaclarté blafarde delafenêtre se
combattaient, semêlaient parfoisenun jeu auquel labouilloire ajoutaitdesnuées
grises.
Lesgarçons continuaient àse chamailler etleur sœur avaitbiendumal àles
éloigner dufourneau.
— Ça devient infernal ! hurlaitCyrilleenbrandissant sonmarteau commepourles
assommer.
Le soir dutroisième jourapprochait.
Soudain,lalueur quifiltrait parlesvitres se
métamorphosa.
Ellepoussa unelame plusnette.
Àtravers lesmurs etlatoiture,
quelque chosed’indéfinissable étaitperceptible.
L’annonced’unenveloppement de
soie.
Enfilant sesbottes etsa grosse veste,Cyrille sortit.Laneige netombait plusetlemonde
était rouge.
Lesang duciel ruisselait surlesarbres courbés, écrasésparlaneige.
Des
branches commençaient àse secouer, laissanttomberdesbrassées depoussière très
fine.
Lacolline plusronde s’était endormie, pareilleàun gros animal pelotonné sousune
couette roseduveteuse.
Dès qu’il eutdépassé laplace qu’ilavait déblayée àplusieurs reprisesdanslajournée
pour rentrer desbûches, Cyrilleenfonça jusqu’àmi-jambes.
Ildut renoncer etrentrer
lacer sesraquettes.
S’étantéloigné d’unecentaine depas, ilse retourna.
Laneige s’était
amoncelée contrelepignon norddelamaison etformait unebutte quimontait presque
jusqu’au toit.Ausud, unelongue congère filaitendécroissant, décrivantunecourbe
jusqu’au ruisseau.
Avecsonœild’or, ceténorme mufle,soncorps grisetcette longue
queue, lamaison avaitl’aird’un étrange poissonposéaupied delacolline.
S’en
retournant, Cyrillecria :
— Habillez-vous ! Venezvoir !Venez voir !
Comme ilsne disposaient qued’une seulepairederaquettes, ildut faire monter sa
femme etles petits surlatraîne.
Cefut une expédition deplaisir, avecdescris, desrires,
des chutes danslaneige oùletraîneau versatroisouquatre fois.Élodie riaitautant que
les enfants.
Bienquelevent sefût calmé, lefroid étaitvif,mais lajoie réchauffait.
— C’est beau,ditÉlodie, maisnous voilàbienprisonniers, avectoutça.
C’était pluspropre, entout cas,que lesrues pentues deMontréal oùles chevaux
glissaient.
C’étaitautrechose quelagadoue noirâtre etgelée oùles pieds setordaient.
Plusieurs fois,Cyrille s’étaitblessé entombant, unsac decharbon surledos.
Lagrise
aussi avaitfaitdes chutes, secouronnant lesgenoux.
Unefois, avec soncrampon à
glace, elles’était siprofondément ouvertl’intérieur d’uncanon qu’ons’était demandé
s’il nefaudrait pasl’abattre.
À présent, toutcelaétait loindecette petite maison quiavait l’aird’un grosjouet oublié
devant unecolline decoton quelesoir colorait demauve.
Seulelafumée sortant dela
cheminée rappelaitquelamaison étaitbienfaite pour abriter desvies.
Cyrille allapelleter devantlaporte etnettoyer unpeu letas debois.
Lesenfants
jouaient àl’aider, sepoussant danslaneige oùilsroulaient avecdescrisstridents.
Ils
s’arrêtèrent lorsqu’untrains’annonça deloin pardelongs sifflements.
Ildevait pousser
un chasse-neige etpeiner beaucoup.
Lalocomotive haletait.Leconvoi roulaittrès.
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