24 La porte refermée, ils se regardèrent un instant intensément, puis Cyrille prit sa femme dans ses bras et la serra contre lui à faire mal.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
près
surtrois côtés.
Ensuite, posantdesbranches entravers, Cyrilleydéplia d’autres
cartons d’épicerie avantd’yétendre unecouverture.
Lesenfants trépignaient.
Déjàilsse
couchaient danscette espèce depetite cabane montée àl’intérieur delagrande.
Ilfallut
les obliger àsortir pourqu’ils mangent unpeu, mais trèsviteilsretournèrent s’enfouir
tout vêtus souslespeaux deloups.
— On estdes trappeurs, disaitl’aîné.
Demain onvapiéger.
Elodie etCyrille s’installèrent suruncoin delatable pourmanger cetteviande, ces
pommes deterre baignant dansunesauce dontl’odeur emplissait déjàlapièce.
Élodie
avait gardé sonmanteau, sondosétait àtrois pouces dufourneau etpourtant, elle
frissonnait.
— C’est rien,j’aieufroid surlechar.
— Je teréchaufferai.
Ils s’étreignaient déjàduregard.
— Tu verras, promitCyrille, onsera mieux quesurunrang.
— Je saispas, mais jepréfère êtreiciavec toique là-bas avectoutes cesfemmes.
— Elles étaientpasméchantes.
— Non, maistropdemonde, çam’a toujours faitpeur.
Elle avait sonairdepetit animal effarouché quiattendrissait Cyrille.
Leur repas terminé parune tasse dethé bien chaud, Cyrillechargea lepoêle jusqu’à la
gueule, fermalaporte dufoyer etdiminua letirage.
Ayantéteint lalanterne, iltâtonna
pour rejoindre Élodiequisouffla :
— Ils dorment déjà.
Une toute petite lueurfiltrée parlemica noirci venait dufoyer pourdanser surleflanc
d’une caisse.
Peuàpeu, lesyeux s’habituaient àl’obscurité etdes formes sedevinaient.
Élodie s’était recroquevillée sousunecouverture sansmême sedéchausser.
— Tu esfolle, fauttedéshabiller.
Tuvas geler.
— Non, laisse-moi dansmachaleur.
Il yeut une courte lutte,puis,dèsque Cyrille eutpris sabouche, ellesedétendit etse
laissa allersurledos.
Illui retira seschaussures trempéesetses gros basdelaine puisil
frictionna longuement sespieds glacés dansseslarges mains rêches.
— Tu merâpes.
Tuvas mefaire crier.
— Allez, enlève-moi toutça.
Il se dévêtit entièrement etl’obligea àen faire autant.
Ilalla étendre leurshabits pas
trop loindufeu.
Lorsqu’il revint,elleétait entre deuxpeaux deloups etson corps nu
commençait déjààdégager unebonne tiédeur odorante.
— C’est doux,observa-t-elle, maisçasent fort.
— Ça sentleloup.
Puisçasent aussi letrappeur.
— Et lavieille pipe.
Elle seblottissait contrelui.
— Tes mainssontencore plusdures qu’avant.
— Je tefais mal ?
— Non.
C’estbon.
— T’es mieuxlàque surlavoie ?
Elle s’écarta légèrement pourdire,d’untoninquiet :
— Pourvu qu’ilssoient bienrentrés..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Paul Valéry, décelant en Baudelaire l'âme d'un classique, écrivait en 1924 (Variété II, Gallimard) : «Classique est l'écrivain qui porte un critique en soi-même et qui l'associe intimement à ses travaux... qu'était-ce après tout que de choisir dans le romantisme et que de discerner en lui un bien et un mal, un faux et un vrai, des faiblesses et des vertus, sinon faire à l'égard des auteurs de la première moitié du XIXe siècle ce que les hommes du temps de Louis XIV ont fait à l'égard d
- dissertation l'image de la femme dans les fleurs du mal
- Au début, on apprends tout d'abord à faire la connaissance de Charles Bovary un ado mal dans sa peau.
- La femme des années 20 porte des vêtements sport et décontractés
- Alors Laurent se leva et prit Camille à bras-le corps.